« Pour la première fois de son histoire, l’enjeu pour l’humanité va être de se survivre à elle-même. Non plus à des prédateurs, à la faim ou aux maladies, mais à elle-même. »
Extrait
Le bug Humain
Vous vous demandez parfois comment l’humanité a pu en arriver aujourd’hui à des comportements qui menacent sa propre espèce ?
Vous souhaitez emmener vos équipes dans une démarche durable ? Vous voulez les convaincre de passer à l’action ?
Alors vous devez lire « Le bug humain » de Sébastien Bohler.
Docteur en neurosciences et rédacteur en chef du magazine Cerveau & Psycho, Sébastien Bohler explique dans cet ouvrage comment les neurones en charge de notre survie ne sont en réalité jamais rassasiés et demandent toujours plus de nourriture, de sexe, de statut social, d’information et de moindre effort.
En résumé : ces 5 comportements activent notre système de récompense, lui-même toujours en demande de plus récompenses. Sans grande surprise, cette quête inconsciente permet de bien mieux comprendre la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui et que nous avons construite.
J’ai été bluffée par la clarté du message, la prise de recul sur les chiffres et le lien avec les comportements parfois inexplicables de nos sociétés. Surtout, je retiens les pistes de solution pour résoudre ce bug.
Je remercie au passage Xavier Marichal, co-fondateur d’Usitoo, plateforme belge de location d’objets en ligne, mon invité de l’épisode #3 du podcast, qui a conseillé ce livre.
Neurones, striatum et dopamine
Les neurones du striatum, qui amènent la dopamine et du plaisir à tout comportement tourné vers la survie, sont le moteur de notre cerveau. Activer ce striatum reflète un comportement susceptible d’augmenter la survie d’un individu ou sa capacité à transmettre des gènes. En d’autres termes, nous sommes programmés pour survivre et répandre nos gènes en nous reproduisant. Sans grande surprise, notre cerveau est construit pour donner une dose de plaisir à chaque fois qu’un comportement permet la survie et la transmission des gènes. 5 comportements activent notre système de récompense : nourriture, sexe, statut social, moindre effort et information.
Nourriture
Nous devons manger pour vivre. De toute l’histoire de l’humanité, l’être humain a connu la famine et s’est battu pour trouver de la nourriture. Aujourd’hui, il suffit d’aller au supermarché du coin pour avoir un choix inouï de nourriture. Visiblement, cela ne suffit pas. Un rapport de l’OMS de 2016 montrait qu’on meurt plus de suralimentation que de dénutrition. Presque 2 milliards d’individus sont en surpoids et parmi eux plus de 650 millions sont obèses, soit 13% de la population mondiale. Ces chiffres ont triplé en 40 ans et on s’attend à ce que 38% de l’humanité soit en surpoids, et 20% d’obèses. Pourquoi ? Le circuit de la récompense activé par la nourriture en demande toujours plus.
Sexe
Un des comportements qui active le plus le système de récompense est le sexe. En dix ans, l’humanité a regardé l’équivalent de 1,2 million d’années de porno. 50000 sites en activités diffusent des millions de vidéos. Une nouvelle vidéo est en moyenne mise en ligne tous les quarts d’heure. 35% des vidéos visionnées quotidiennement sur internet sont des vidéos porno. Chaque année, 136 milliards de vidéos porno sont visionnées par l’humanité, pour une moyenne de 348 vidéos visionnés chaque année par utilisateur de smartphone.
Statut social
On peut voir que le striatum s’active quand des individus sont amenés à s’affronter en duels et pour ceux qui regardent le duel. Le simple fait de voir gagner un individu dans une compétition entraine une stimulation positive. Je comprends mieux le succès des matchs de foot. Pourquoi ? Savoir repérer un leader, un gagnant, permet de former des alliances, nous permettant de trouver plus de nourriture, et plus de sexe. Idem quand nous améliorons notre rang social ou que nous sortons vainqueur d’une situation. Il est aussi essentiel de se comparer à d’autres humains pour que l’e système de récompense fonctionne. Gagner contre une machine ne procure pas de plaisir et n’active pas le striatum. Cette comparaison sociale pousse à acheter plus de biens, à posséder des objets, à avoir une plus grosse voiture que son voisin. Voilà pourquoi certaines personnes peuvent passer leur vie à être angoissées et à passer leur temps à chercher à s’élever dans la société. Elles auront plus de biens, de sexe et de pouvoir, et ses gènes se répandront plus. C’est ainsi qu’à partir des années 1920, la publicité a magnifiquement joué sur la comparaison sociale pour écouler des produits dans les ménages. Pour amener les foyers américains à acheter une automobile puissante et luxueuse, on pouvait lire des slogans du type « Savez-vous que votre voisin possède déjà la Buick 8.64 sport roadster? » et le tour était joué. Aujourd’hui encore, dans les publicités, vous entendrez des phrases titiller votre striatum. Les réseaux sociaux comme Facebook et Instagam jouent sur ce principe, chaque like alimente notre système de récompense.
Réduction de l’effort
Pour nos neurones, c’est le rapport entre l’effort fourni et le résultat obtenu qui compte. Notre cerveau passe son temps à calculer ce rapport. Pourquoi ? Un organisme biologique qui minimise ses dépenses énergétiques augmente ses chances de survie dans un environnement hostile. Intelligence artificielle, mécanisation des tâches humaines, robotisation, outils de traduction puissants en ligne, … nous construisons une société du moindre effort. Notre striatum a travaillé pendant des millions d’années pour arriver à cela. Alors pourquoi se plaindre qu’il n’y a plus de travail? Premier dilemme et crise du striatum, puisqu’il faut travailler si on veut atteindre un rang social.
Information
Le cerveau humain est une machine à assimiler de l’information. Et obtenir de l’information active aussi son striatum. Pas surprenant qu’on assiste à une « infobésite » aujourd’hui : publicités, médias en ligne, sms, emails, sites d’info en continu. Toutes ces informations sont une potentielle opportunité à ne pas manquer pour notre cerveau et sa survie. Même phénomène que pour la nourriture.
Nous sommes aussi programmés pour vouloir toujours plus. Les neurosciences ont montré que les neurones de notre striatum libèrent de la dopamine et suscitent une sensation agréable quand l’objectif est atteint mais ce n’est pas tout. Le système de récompense ne s’active que si nous obtenons plus que ce que nous attendions. D’où la croissance infinie et la perpétuelle recherche de plus de biens, plus de statut social, plus de nourriture, plus d’information. Fort heureusement, l’auteur apporte 2 pistes de solution. Première option: prendre le striatum à son propre jeu. On a pu voir que le striatum s’activait avec la générosité et l’altruisme. L’altruisme mobilise les circuits de la récompense. Le statut social peut-être lui aussi détourné. Dès l’instant où le nec plus ultra d’un point de vue social sera d’avoir des comportements respectueux de la planète, la partie sera gagnée. Le striatum sera devenu le moteur de la préservation et non de la destruction. Plus y aura de place dans les médias et sur les réseaux à ces comportements, plus le striatum en voudra, et plus il associera ses chances de survie à ces comportements vertueux. 2e option: la conscience. Prenons l’exemple de la nourriture. En développant la pleine conscience du goût des aliments, on peut faire croire au striatum qu’il obtient davantage de plaisir alors qu’on lui en donne moins en quantité.
Ce résumé est très, très condensé. Je vous conseille vivement de lire l’ouvrage !
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Je suis Stéphanie Fellen, ce blog a pour but d'inspirer le changement grâce au partage de solutions innovantes et positives !